New York : le discours poignant de Samuel Eto’o à l’ONU

Lundi dernier, Samuel Eto’o s’est rendu au siège des Nations Unies à New York, aux États-Unis, pour discuter de la lutte contre la traite des footballeurs en tant que président de la Fédération camerounaise de football.

Malgré les problèmes qui le touchent au Cameroun, où il fait l’objet d’une enquête de la CAF concernant sa gestion à la tête de la Fécafoot, Samuel Eto’o a pris part à la 78e Assemblée générale des Nations Unies. À cette occasion, l’ancien capitaine des Lions Indomptables s’est exprimé avec émotion sur le sujet de la traite et de l’exploitation des jeunes joueurs. En tant que dirigeant camerounais, il a également avancé des suggestions visant à mettre fin à ce fléau.

« On pourrait délivrer une carte d’identité du footballeur comportant des données biométriques et stockées dans une carte à puce et dans un fichier centralisé à la FIFA ou ailleurs. En effet, si les empreintes digitales ou une autre donnée biométrique figurent sur la carte à puce, le gain en sécurité est meilleur. Il reste à régler les obstacles juridiques liés à la protection des données personnelles », a-t-il expliqué. Avant de poursuivre : « Au bout du compte, la solution à la traite des footballeurs se trouve dans les recours aux nouvelles technologies d’identification et de surveillance. Ces moyens présentent l’avantage d’être à la fois mobiles et intelligents, c’est-à-dire capables de s’adapter à la mobilité des individus, de suivre à la trace leurs itinéraires et de déterminer leurs véritables identités. »

Par ailleurs, l’ancien joueur de Barcelone a proposé une idée de connectivité entre les autorités publiques et la FIFA. Il a expliqué que « la solution réside dans la création d’un système intégré qui permettrait une collaboration entre les services de sécurité nationaux, les fédérations nationales et l’instance mondiale qu’est la FIFA ». Cependant, comme l’a admis Eto’o, il est également essentiel de résoudre ce problème à la source, c’est-à-dire en mettant fin à l’émigration massive vers d’autres continents. Le Cameroun a adopté cette approche en travaillant activement pour réduire l’attrait de l’émigration en investissant dans des infrastructures modernes et en augmentant les revenus des joueurs. « Si nous parvenons à stopper cette fuite des talents, nous contribuerons grandement au développement de l’Afrique, qui a besoin de sa jeunesse pour progresser », a déclaré le double Ballon d’Or africain.

Suite à ce discours émouvant, le dirigeant camerounais a été honoré d’un prix spécial en reconnaissance de son engagement dans la lutte contre l’exploitation et la traite des êtres humains dans le sport.