AFRIQUE

La France refuse de restituer un masque Fang au Gabon

La France refuse de restituer un masque Fang au Gabon
  • Publiédécembre 20, 2023

La justice française a tranché : la vente aux enchères d’un rarissime masque sculpté africain pour 4,2 millions d’euros, initialement acheté 150 euros par un brocanteur à un couple d’octogénaires, a été validée. Le masque ne sera pas restitué au Gabon.

L’histoire de ce masque Fang est rocambolesque. Digne d’un film. Le masque est arrivé en France au début des années 1900 par le canal du papa d’un homme aujourd’hui octogénaire qui était colon en Afrique. En rentrant en France, l’homme est venu avec ce petit souvenir dans son sac. Le colon qui nous a quittés depuis des années avait laissé ce masque à son fils. Depuis lors, le masque traînait à la cave dans les affaires.

Puis, le couple décide de se débarrasser des affaires encombrantes. Il fait appel à un brocanteur pas aussi trop avisé. Le brocanteur achète le masque à 150 euros auprès du couple.

Le masque est dans un premier temps revendu par le brocanteur à un acquéreur à 400 000 euros. Lorsque le masque est mis aux enchères en France, bingo : 4,2 millions d’euros.

Le couple français à l’origine propriétaire du masque hérité de leur parent réclame sa part de gâteau. Le couple affirme avoir laissé le masque à 150 euros parce qu’il ne savait pas la valeur réelle de cet objet demeuré prêt de 100 ans dans leurs affaires.

Le Gabon, entre-temps, en est informé et demande la restitution de son masque. La justice française entre en scène pour départager les différents protagonistes.

La justice française a donc débouté l’État gabonais, qui réclamait la restitution de l’œuvre spoliée pendant la colonisation. Le masque ne lui sera pas restitué aussi bien que l’immense somme d’argent récoltée de la vente de l’objet.

L’avocat de l’État gabonais prétend n’avoir pas dit son dernier mot. Il envisage de faire appel de la décision de la justice française.

Aucun mot sur le partage du gâteau entre le couple octogénaire, le brocanteur nouveau propriétaire du masque, et la maison des ventes aux enchères. Dans une affaire pareille, lorsqu’aucun plaignant ne dit plus mot, c’est que tout a été réglé à l’amiable et toutes les parties satisfaites. Pas encore satisfait le Gabon, qui réclame la restitution de son masque Fang, ce masque sacré.

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