Le paradoxe d’Harvard : une université plus riche que la plupart des nations

Harvard University, non seulement l’une des institutions d’enseignement supérieur les plus prestigieuses aux États-Unis, mais également la plus riche, fait actuellement face à des critiques pour sa gestion des manifestations étudiantes liées au conflit entre Israël et le Hamas. Comme d’autres écoles d’élite, Harvard est confrontée à des menaces de retraits importants de dons et à l’exclusion d’étudiants en raison de déclarations jugées antisémites.
Cette menace ne doit pas être minimisée. Les universités de l’Ivy League, telles que Stanford et le MIT, disposent de dotations massives, avec d’anciens élèves fortunés exerçant une influence significative sur les politiques universitaires et les programmes d’études. L’endowment de Harvard, dépassant les 50 milliards de dollars, surpasse le PIB de plus de 120 nations, dont la Tunisie, Bahreïn et l’Islande.
La guerre entre Israël et le Hamas se joue également comme une bataille sur les récits à Gaza et en Israël. Les donateurs fortunés des écoles d’élite aux États-Unis cherchent à utiliser leur influence financière pour façonner le débat sur les campus universitaires.
Le président de l’Université de Pennsylvanie, Liz Magill, a démissionné après qu’un ancien élève a menacé de retirer un don de 100 millions de dollars en réaction à son témoignage au Congrès sur l’antisémitisme sur les campus universitaires. En revanche, Harvard a décidé de maintenir sa présidente, Claudine Gay, en poste malgré les tensions liées au conflit à Gaza.
L’endowment de Harvard en 2023 s’élevait à 50,7 milliards de dollars, légèrement en baisse par rapport à l’année précédente. Bien que le rendement ait atteint 2,9%, bien en deçà de l’objectif de 8%, les dons ont représenté 45% de ses revenus. Ces contributions sont essentielles pour financer les opérations et fournir une assistance financière aux étudiants, avec plus de 850 millions de dollars alloués, permettant une couverture complète pour les familles gagnant moins de 85 000 dollars par an.
La question des frais de scolarité est également soulevée, avec des frais actuels de près de 79 450 dollars par année académique, comparés aux 5 350 dollars de 1975. Les frais de scolarité de Harvard ont augmenté bien plus rapidement que l’inflation, soulignant la tendance à la hausse des coûts dans l’enseignement supérieur.
Enfin, la rémunération des présidents de Harvard est mentionnée, avec Claudine Gay percevant 879 079 dollars en 2021 en tant que présidente élue, et son prédécesseur Lawrence S. Bacow recevant plus de 1,3 million de dollars cette année-là.