Bokassa, un dictateur sanguinaire ou un héros national ?

Jean-Bédel Bokassa, né en 1921 à Bobangui, en Oubangui-Chari (aujourd’hui la République centrafricaine), demeure une figure politique à la fois complexe et sujette à controverse.
Son accession au pouvoir en 1966 s’est opérée par le biais d’un coup d’État renversant le président David Dacko. Dès lors, il a instauré un régime autoritaire caractérisé par une répression politique, une censure médiatique et de graves violations des droits de l’homme.
Son règne a été marqué par des exécutions sommaires, des arrestations arbitraires et des actes de torture contre ses opposants. Bokassa a consolidé son pouvoir en éliminant toute forme d’opposition, contrôlant étroitement les médias pour étouffer toute critique à l’égard de son gouvernement.
En 1976, s’autoproclamant empereur de la République centrafricaine, rebaptisée Empire centrafricain, Bokassa a mené un règne impérial caractérisé par des dépenses excessives, contribuant à l’endettement massif du pays. Des accusations de détournement de fonds publics et même de cannibalisme ont entaché son règne, contribuant à une image sinistre de sa personne.
Son régime a été vivement critiqué sur le plan international, notamment par la France, ancienne puissance coloniale. En 1979, avec le soutien français, un coup d’État l’a renversé, mettant fin à sa domination brutale.
Après son renversement, Bokassa s’est exilé en France, vivant dans la discrétion pendant un certain temps. De retour en République centrafricaine en 1986, il a été jugé pour ses crimes, condamné initialement à mort, puis sa peine a été commuée en réclusion à perpétuité, avant d’être finalement libéré en 1993. Il est décédé le 3 novembre 1996.
Son règne laisse en héritage une période sombre de répression, de corruption et de décadence impériale dans l’histoire mouvementée de la République centrafricaine.
Quant à Catherine Bokassa, sa vie a pris un tournant tragique lorsqu’elle a été enlevée, séquestrée et forcée à épouser Bokassa à l’âge de 15 ans. Malgré les violences subies, elle a réussi à résister à la tyrannie de Bokassa, jouant un rôle crucial dans sa chute en contribuant à son départ en exil. Après avoir séjourné en France et joué un rôle déterminant dans la déchéance de Bokassa, Catherine a finalement trouvé refuge en Suisse.