Afrique : comment se passer du blé importé

Dans un contexte marqué par le conflit russo-ukrainien, qui a accentué la vulnérabilité de l’Afrique aux importations de blé, il est impératif que les États africains trouvent des solutions alternatives pour diminuer leur dépendance en matière de blé.
Selon un rapport d’Ecofin Pro, intitulé « Comment l’Afrique peut se passer du blé importé », des orientations stratégiques sont proposées pour renverser cette dépendance.
Promouvoir l’utilisation de farines locales
Le document souligne l’importance de promouvoir l’utilisation de farines locales, issues de céréales, légumineuses, tubercules, et même de fruits tels que la banane plantain, afin de réduire la dépendance du continent vis-à-vis du blé importé.
Ces alternatives locales non seulement renforcent la résilience face à la volatilité des prix mondiaux, mais offrent également des profils nutritionnels plus avantageux.
En effet, le blé importé est souvent pauvre en nutriments essentiels, tels que le fer, le magnésium et les fibres. Les farines locales, quant à elles, sont souvent riches en ces nutriments, ce qui peut contribuer à améliorer la santé des populations.
Deux options stratégiques majeures
Le rapport identifie deux options stratégiques majeures pour réduire la dépendance au blé importé :
- Augmenter la production locale de blé, nécessitant des investissements massifs et une intensification agricole, tout en reconnaissant les limites naturelles et structurelles de cette approche.
- Substituer le blé importé par des farines locales, utilisant des produits tels que le manioc, le sorgho, le mil, etc., offrant ainsi une alternative viable pour la boulangerie.
La solution la plus viable
La deuxième option semble être la plus viable, car elle est plus rapide à mettre en œuvre et nécessite des investissements moins importants.
En effet, il existe déjà de nombreuses cultures locales qui peuvent être utilisées pour produire des farines alternatives au blé. Ces cultures sont souvent cultivées par les petits agriculteurs, ce qui contribue à créer des emplois et à soutenir le développement rural.
Le rapport d’Ecofin Pro recommande aux États africains de mettre en place des politiques et des programmes pour promouvoir l’utilisation de farines locales. Ces politiques devraient inclure des mesures de soutien aux petits agriculteurs, des campagnes de sensibilisation du public et des initiatives de recherche et développement.
Un défi de taille
La réduction de la dépendance au blé importé est un défi de taille, mais c’est un défi qui doit être relevé. Les États africains doivent agir rapidement pour trouver des solutions alternatives, afin de protéger leur sécurité alimentaire et de garantir la santé de leurs populations.